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03 janvier 2016

Esquisse d'un quartier de Bordeaux

Oui c'est incroyable mais vrai : voici un nouvel article sur le blog !
Et vous pouvez remercier Babette pour cela qui nous revient avec une nouvelle chronique !
Alors quant à moi, l'envie de publier par ici est-elle revenue pour 2016 ? C'est bien possible ;-)
J'en profite d'ailleurs pour vous souhaiter à tous une très belle année 2016, qu'elle vous apporte tout ce dont vous souhaitez ;-)

En attendant, je vous laisse découvrir le récit de Babette qui vous parle de nouveau de l'histoire de la ville de Bordeaux :

Nous avons la chance d'habiter une ville qui possède une histoire très riche et qui a toujours eu un rayonnement important, souvent international, à différentes époques. 
Je voudrais évoquer un quartier, ou plutôt un ensemble de quartiers, qui n'est peut-être pas le plus beau ni le plus célèbre, mais qui reflète bien la vie de notre cité ! 
C'est un vaste ensemble qui se situe entre la rue Saint-Genès, les quartiers du Tondu, de Mériadeck, et les boulevards entre la barrière de Pessac et la rue Judaïque.
Nous allons voir les modifications faites au cours des XIXe et XXe siècles.

La construction des boulevards 

Jusqu'au XIXe siècle, Bordeaux avait tendance à s'étaler vers l'Ouest. Après 1830, on envisage l'union de la ville et ses faubourgs. Les champs et les cultures pénètrent encore dans Bordeaux.
Le baron Haussman qui fut préfet de la Gironde, entre 1851 et 1853, dans ses mémoires évoque l'idée d'un boulevard de ceinture. Il n'a rien entrepris mais le plan fut ensuite dressé sur l'ordre du gouvernement.
La construction du boulevard a commencé en 1853. Les contemporains estimaient que cette ligne de boulevards jouerait le même rôle que les remparts au Moyen-Age, qu'elle marquerait la limite de la ville de Bordeaux. Le nom de "barrières" fut rapidement donné aux avenues qui séparent la ville des communes limitrophes. 

barrière saint-genès, source : mariessourire.com

Les échoppes bordelaises

Bordeaux était une ville où dominaient les petites maisons, les "échoppes". Elles s'alignent dans les quartiers qui vont vers les boulevards. Elles sont en pierre blanche. Ces quartiers présentent une très grande uniformité. La grande période de construction des échoppes se situe entre 1850 et 1880. Aux XVIe et XVIIe siècles, il s'agissait de boutiques d'artisans ou de commerçants. 
Vers 1990, Bordeaux comptait environ 14 000 maisons sans étage. 
Les échoppes font de Bordeaux la plus étendue des grandes villes de France, par rapport au chiffre de sa population. 

échoppe bordelaise, source : http://www.bordeaux2030.fr/


Saint Genès-Saint Nicolas 

La rue Saint-Genès est alors une unité d'habitats originale au milieu de quartiers méridionaux. On y trouve de vastes hôtels particuliers à porte cochère et balcon de pierre. Par sa structure sociale, son architecture, elle rappelle les boulevards. 
Le quartier Saint-Nicolas devient au XIXe siècle le lieu d'arrivée des étrangers venus par les routes de Toulouse et de Bayonne. 



Saint Augustin - Parc Lescure - Saint Bruno

Un homme a marqué l'histoire de Bordeaux pendant la période d'entre deux-guerres : Adrien Marquet.
Il a été député et maire pendant près de 20 ans. Il a été un constructeur, s'est intéressé aux problèmes d'administration de la ville. Socialiste, il a rompu avec ce parti en 1936; il s'était intéressé au New Deal de Roosevelt. Il convainc le conseil municipal de recourir à l'emprunt. Celui-ci adopte en 1929 un plan d'ensemble. 
En 1920, l'office H.B.M (Habitat à Bon Marché) de Bordeaux, avait été créé pour lutter contre les fraudes.
A la limite sud de Saint-Augustin - enclave de Bordeaux à l'extérieur des boulevards - la cité Galliéni est construite en 1923, puis les cités Loucheur et Carreire en 1929. Des familles nombreuses y sont relogées. Dans l'entre deux-guerres, la classe aisée fait construire des maisons cossues en "pierre d'Angoulême" . L'ensemble le plus homogène se trouve près de la barrière d'Ornano et sur les nouvelles voies du Parc Lescure ou près de la barrière de Pessac. 
Le stade municipal - actuel stade Chaban Delmas - est construit entre 1934 et 1938.

parc lescure, source : sud-ouest.fr


Il reprend sur huit hectares les installations sportives du Parc Lescure. C'est un ensemble très complet d'installations.
Le terrain principal est entouré d'une piste d'athlétisme et d'une piste de cyclisme, gymnase, quartiers des athlètes, terrains annexes omnisports.
Le stade a été conçu par Diwelles. Il comprend 32 000 places, la solution architecturale est hardue pour l'époque : il s'agit d'une voûte unique en béton en porte à faux, sans piliers pouvant gêner le spectateur. Il est inauguré en 1938 pour la coupe du monde de football. Il a une entrée monumentale sur le boulevard. A l'époque, c'est le plus moderne et le plus vaste stade d'Europe.

Sur les boulevards on construit la caserne Xaintrailles. 
Le quartier Saint-Bruno-Mériadeck est peuplé de petits commerçants, de tenanciers d'hôtels meublés, d'un sous-prolétariat.

La cité administrative, la bourse du travail et le développement des centres médicaux

Les établissements hospitaliers s'installent à la fin du XIXe siècle dans le quartier du Tondu, le plus salubre de la ville et encore pourvu d'espaces libres. 
Puis Bordeaux édifie une cité hospitalière, sur les anciens domaines de Pellegrin et de Canolle. 
L'équipement hospitalier s'est enrichi de centres spécialisés : Centre Abadie, Centre Bergonié, pavillons nouveaux à l'hôpital Pellegrin. Le centre hospitalier universitaire (C.H.U) s'est développé sur les terrains des hôpitaux régionaux de Pellegrin et de Picon. La nouvelle faculté de médecine est construite.

La bourse du travail du cours Aristide Briand a été construite en 1935 sur les plans de Diwelles. C'est à la fois un centre de réunion d'information sociale, d'instruction générale et professionnelle et le siège de divers syndicats.



Pendant pratiquement toute la deuxième moitié du XXe siècle, Bordeaux a bénéficié de la notoriété de son maire : Jacques Chaban Delmas qui a été plusieurs fois ministre, premier ministre, président de l'Assemblée Nationale. 

Bordeaux et Caudéran fusionnent en 1965. La communauté urbaine est créée en 1966. 
Depuis 1945, on projetait d'édifier une cité administrative, mais ce projet fut sans cesse retardé. 
C'est ainsi à Caudéran, en bordure du boulevard que sont construits ces bâtiments. L'ensemble comprend 2 tours, la deuxième a été achevée en 1968, c'est le premier "gratte-ciel" à l'échelle bordelaise. Les tours ont 23 étages. On y trouve les services départementaux et régionaux pour l'équipement, l'agriculture et les finances. Les bâtiments sont munis de murs rideaux de verre et aluminium avec brise soleil.



Mériadeck

En 1954, pour débarrasser la ville du quartier vétuste et douteux de "Mériadeck",  fut mise en route la plus grande opération de rénovation urbaine en France : c'est le nouveau quartier de l'Hôtel de Ville. L'architecte Willerval a réalisé le plan d'ensemble de ce quartier qui fut alors l'un des seuls espaces verts créés en France en centre-ville depuis 1914. 

esplanade charles de gaulle, source : bordeaux.fr


Le bâtiment le plus original est celui de la Caisse d'Epargne. On y trouve l'hôtel de la communauté urbaine, l'hôtel de la préfecture et la Trésorerie Générale. 
L'hôtel de région et l'hôtel de police y ont été construits un peu plus tard. La Médiathèque, au fond très riche, comprend plus de 500.000 volumes et 3500 manuscrits.
Il y a aussi une galerie marchande, des logements, un hôtel de luxe, une salle polyvalente de 5900 places (la Patinoire). 



Dans tous ces quartiers, le Bordeaux des XIXe et XXe siècle s'est beaucoup étendu, développé. On y a fait les constructions les plus importantes pour la vie administrative, économique, sociale, sportive de la ville. Mais il semble maintenant saturé. 
Au XXIe siècle, Bordeaux se développe toujours, mais dans d'autres secteurs.


Bibliographie :
- L'Histoire de Bordeaux, publiée sous la Direction de Ch-Migounet, par la Fédération Historique du Sud-Ouest, sous les auspices de la ville de Bordeaux :
* T.VI Bordeaux au XIXe siècle, 1815-1914
* T. VII Bordeaux au XXe siècle


                

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31 mars 2015

L'histoire du quartier des Chartrons à Bordeaux

Babette revient aujourd'hui pour nous faire part d'une nouvelle chronique sur l'histoire de notre région. Après être allé du côté des origines du Cap Ferret, cette fois-ci nous revenons dans la capitale girondine pour partir à la découverte de l'histoire d'un des quartiers les plus courtisés du moment à Bordeaux : les Chartrons.

Quelle est l'histoire des Chartrons ?

Le nom des Chartrons est intimement lié à celui de la ville de Bordeaux
Qui étaient alors ces chartrons qui ont joué un rôle si essentiel dans l'histoire de notre ville, dans sa renommée internationale ?

Globalement, nous savons en général qu'ils étaient des négociants en vin et qu'ils habitaient le quartier qui porte leur nom.
Les Bordelais de souche avaient semble-t-il peu de goût pour le commerce et ont toujours fait appel à des étrangers. 
Au XIVe siècle, des religieux chartreux, chassés du Périgord viennent s'installer à Bordeaux dans des quartiers insalubres qu'ils amendent : c'est l'origine du quartier des Chartrons.

Le développement des Chartrons par des négociants de diverses nationalités

Au XVIIe siècle, des négociants flamands, hollandais, anglais puis allemands s'y installèrent. Ils forment des dynasties qui achèteront, des domaines viticoles. Ils tiennent le haut du Pavé, d'où le nom donné au "Pavé des Chartrons" - actuel cours Xavier Arnozan.



Source : flickr.com Profil filtran

Les Hollandais sont prédominants jusqu'au début du XVIIIe siècle, les négociants de la Hanse - ports allemands de la mer Baltique - les ont progressivement remplacés. A partir du XVIIIe siècle seuls les vins sont débarqués aux Chartrons.
Le commerce des vins devient alors routine. De 1713 à environ 1793 le négoce de Bordeaux connaît une splendeur inouïe.
A partir des années 1720, une forêt de mâts couvre la Garonne et témoigne de l'activité fébrile du Port de la Lune (nom donné à cause de sa forme de croissant)
En 1789, Bordeaux compte environ 111 000 habitants (45 000 en 1700), c'est la 3ème ville de France, le 1er port français; son accroissement est supérieur à celui de toute autre ville française.


Source : france.jeditoo.com  Litho 1776 par Le Gouaz, d'après N.-M. Ozanne, Bordeaux, Archives municipales

En 1785, la romancière allemande, amie de la famille de Chartrons Bethmann, en visite à Bordeaux, mentionne environ 400 navires au Port de la Lune. La liberté absolue du commerce est à l'origine de cette prospérité - le sont les immigrants du négoce, étrangers d'Europe du Nord, protestants venus du Sud-Ouest et du Midi de la France qui ont donné à Bordeaux ses meilleurs chances. En 1705, à la fin du règne de Louis XIV, une chambre de commerce est créée à Bordeaux.
Les réseaux tissés par l'Internationale protestante ont eu un rôle primordial à l'époque. Les chartrons investissaient une partie de leurs bénéfices dans l'achat de grands domaines.

Bordeaux, capitale du vin

Bordeaux devient ainsi petit à petit la capitale du vin, surtout à partir du XIXe siècle. Le vin est alors un produit dans une large mesure fabriqué par le négociant. Les vins des grands châteaux ( d'Yquem,  Margaux, Latour ...) sont commercialisés par l'élite des négociants des Chartrons.

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, sous le règne de Napoléon III, il commence à y avoir des conflits entre les négociants et les propriétaires. La Chambre de commerce est le porte-parole des négociants.
En 1855 le négoce bordelais publie à l'occasion de l'Exposition Universelle la "classification officielle" des vins de Bordeaux : le prix de vente du vin est alors subordonné à cette classification.

Auparavant seul le nom du négociant faisait vendre le produit. Pour ne pas être à la merci des propriétaires, les négociants achetaient d'avance les récoltes de plusieurs années. Les négociants exerçaient en effet une véritable dictature sur le commerce des vins. Lors de l'exposition de 1867, les producteurs peuvent indiquer leur nom sur leurs bouteilles. Désormais on achètera un "château" et non une marque.
La prépondérance du négociant se justifiait par la complexité du marché du vin. Au XIXe siècle, Bordeaux exporte dans le monde entier, plus de la moitié des vins de Gironde sont vendus à l'étranger. Le négoce est à la merci des goûts et des réglementations douanières. Le vin devient un produit de luxe lié aux spéculations.

Toute l'importance des chartrons dans la vie et le développement de Bordeaux

Les chartrons ont joué un rôle important dans la vie de Bordeaux; Au XVIIIe siècle des chartrons font partie de la société où se trouve l'élite de la culture, l'Académie, relayée par la société du Musée où on trouve des futurs girondins, qui renaîtra au XIXe siècle sous la forme d'une société philomatique. Au XIXe siècle deux négociants allemands sont devenus députés. Aux XVIIIe et XIXe siècles, même s'ils ne sont pas très nombreux, les chartrons allemands contrôlent une partie importante des activités économiques. Ils vont donner un caractère spécifique à la classe supérieure de la société bordelaise.
Au XIXe siècle deux maires de Bordeaux sont issus de familles de chartrons allemands, Alexandre de Bethmann et Albert Brandenburg.

Le quartier des  Chartrons, caractérisé par son architecture

Le quartier des Chartrons est célèbre pour son architecture particulière. Strictement, il s'agit du quartier compris entre le quai des Chartrons et la rue Notre-Dame.
Dès le XVIe siècle, la demeure se subordonne à l'entrepôt. Les immigrants étrangers s'installent dans le faubourg des Chartrons. C'est alors un comptoir entrecroisant des rues à damiers. Les chais sont les magasins, entrepôts où sont logés les vins, farines, denrées coloniales. 
Au XVIIIe siècle l'intendant Tourny voulut faire participer entièrement le quartier des Chartrons (alors un peu à l'écart du reste de la ville) à la vie de Bordeaux. Suivant la Garonne, Tourny établit un plan d'alignement pour les façades selon lequel les négociants construisirent leur maison. Au rez-de-chaussée il y a une large porte cochère qui permet de s'enfoncer dans un édifice très profond avec le bureau, la cuisine, le chai. Au premier étage se trouvent le salon et la salle à manger, les chambres sont à l'étage supérieur. De leurs maisons les chartrons voyaient tout ce qui se passait sur les quais et la Garonne.




Au Pavé des Chartrons (cours Xavier Arnozan), les propriétaires se sont accordés à construire des demeures semblables, maisons à balcons sur trompes construites au XVIIIe siècle.

De nos jours le nom des Chartrons est toujours associé au vin de Bordeaux. 
La vie de ce vin, de renommée mondiale, est toujours dans ce même quartier.

Lectures consultées & pour aller + loin 

- le musée des Chartrons, du vin et du négoce : 41 rue Borie - consacré au négoce du vin aux XVIIe et XVIIIe siècles.
- "Histoire de Bordeaux", sous la direction de Ch. Migounet (T. IV - Bordeaux de 1453 à 1715 ; T.V - Bordeaux au XVIIIe siècle ; Bordeaux au XIXe siècle)
- Paul Butel "Vivre à Bordeaux sous l'Ancien Régime", Perrin 1999
- Michel Espagne, "Bordeaux Baltique", la présence culturelle allemande aux XVIIIe et XIXe siècles. Editions du CNRS 1991

Et vous que connaissez-vous des Chartrons ? Que pensez-vous de ce quartier ?

J'espère que cette nouvelle chronique de Babette vous a plu :) Pour ma part je reviens au plus vite avec un article sur une ville italienne que j'ai eu la chance de visiter il y a presque 2 ans : Bologne !
A très bientôt.

Carlota
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23 décembre 2014

Les origines du Cap Ferret

Le blog reprend du service grâce à Babette qui vous présente aujourd'hui les origines d'un coin de notre région bien particulier : le Cap Ferret.

Tout le monde connaît le Cap Ferret, c'est même un endroit très à la mode actuellement. C'est un petit coin de paradis qui a gardé toute son authenticité loin de l'urbanisation.
Cette presqu'île a un climat particulièrement doux grâce à sa situation abritée. Elle a été longtemps un endroit très isolé avec peu d'habitants, loin de toute communication. C'est une mince avancée de terre dans la mer où on peut trouver le bassin d'Arcachon d'un côté et quelques centaines de mètres plus loin, l'océan.




source : survoldefrance.fr/ Photographe : Patrick Labouyrie

A la fin du XVIIIe siècle, un ingénieur des Ponts et Chaussées, Bremontier, voulut fixer les dunes dans cet endroit presque désert. A partir de 1862 l'Administration des Eaux et Forêts reprend ses travaux : on plante des oyats ou "gourbet".
0n a besoin de main d'oeuvre, aussi une nouvelle population s'installe. C'est la même administration qui va construire le phare. 
Des pêcheurs s'étaient installés en différents endroits de la presqu'île. Originaires pour la plupart de Gujan-Mestras ou de La Teste, ils venaient en chaloupes ou en pinasses, pêcher les poissons. Ils s'installent dans des cabanes de fortune. 

Au XIXe siècle, des fonctionnaires, douaniers, gardiens de phare, s'ajoutent à cette population.
L'ostréiculture apparaît vers 1860, à l'époque de Napoléon III; avec la sylviculture, elles deviennent des industries locales.
Les pinasses à voile traversaient régulièrement le Bassin, alors une vie sociale se développe.
Des villages ostréicoles apparaissent. Ils entrent dans une réglementation stricte : les cabanes construites peuvent être utilisées comme cabanes de travail ou habitations, elles sont toutes faites en bois.
Le village de l'Herbe en est un parfait exemple.



source : geo.fr

Tous ces villages sont inscrits actuellement sur la liste des villages pittoresques depuis 1981 : Piraillan, Le Canon, Claouey, les Jacquets, Petit Piquey, Grand Piquey et le Cap Ferret.

Un maçon testerin,  Michelet, en 1866 découvre le chaulage des tuiles et l'ostréiculture devient rentable, atteignant vers 1882 son âge d'or (environ 4000 parcs et 270 millions d'huîtres).
Léon Lesca, un entrepreneur de travaux publics, né à la Teste en 1825 avait construit en Algérie la voie ferrée de Bône à Philippeville et les quais du port d'Alger et après avoir fait fortune, était revenu dans sa région.

Le gouvernement de Napoléon III avait fait voter les lois de 1860 et 1863 l'autorisant à aliéner une partie des dunes boisées par l'Etat et devenue forêt domaniale. Léon Lesca et son frère achetèrent aux enchères publiques un très grand nombre d'hectares entre Piquey et Belisaire.
En 1865, il fait construire à l'Herbe une villa de style néo-mauresque. Il  a été conseiller général de 1874 à 1898. Il avait créé la société du Courrier du Cap. Il avait entrepris la culture de la vigne pour donner du travail à la population, fait creuser des réservoirs à poisson. (à Piraillan).
Le débarcadère de Bélisaire a été construit par sa société, le Courrier du Cap.

Le Cap Ferret va recevoir ses premiers visiteurs avec l'arrivée des premiers bateaux à vapeur. Le petit village va de plus en plus se "sociabiliser". Toute la vie tourne autour du bateau à vapeur, surtout le "Courrier du Cap" qui apportait de nouveaux visages, le courrier, les produits alimentaires...
Vers 1925, la population de Bélisaire à la Pointe se divise en deux classes : ceux qui veulent que leur payes reste "le bout du monde" et ceux qui veulent en faire une plage mondaine. La visite du Cap Ferret est recommandée aux estivants d'Arcachon.

L'entrée du Bassin était un endroit stratégique dans le Golfe de Gascogne. Un phare fut construit à proximité du quartier des pêcheurs et allumé pour la première fois en 1840.



source : flickr.com

Pendant la seconde guerre mondiale, tous les phares servaient de tour de guet pour l'armée allemande en renfort du "mur de l'Atlantique".
A la fin de la guerre le phare a été dynamité ainsi que le sommet du sémaphore.
Le phare fut reconstruit entre 1944 et 1947. Le sémaphore est un observatoire de la Marine Nationale et assure la sécurité. Il a été construit en 1856.
En 1976 la presqu'île du Cap Ferret est rattachée à la commune de Lège.

Le Cap Ferret est toujours un endroit à part, un petit coin de paradis, mais de plus en plus visité par les touristes, de plus en plus nombreux. Souhaitons qu'il reste encore longtemps à l'écart d'une urbanisation excessive pour notre bonheur.


En savoir plus :
Christophe DELIVEYNE et Gilles d'AVZAC DE LAMARTINE, "Cap sur le Ferret",  voyage "au bout du monde". Les secret de la biodiversité 2005 : très belles photos.
Jacques RAGOT "Le Cap Ferret de Lège à la Pointe", 1980. 

Et vous, connaissez-vous le Cap Ferret?
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30 septembre 2014

Bordeaux Antique - Burdigala

Babette nous revient aujourd'hui pour nous parler de l'histoire de la capitale girondine. Et pas n'importe quelle époque, celle de l'Antiquité !
Alors comment était Bordeaux à l'Antiquité? ou plutôt Burdigala... Babette nous dit tout !

La ville de Bordeaux exerce un rayonnement important depuis plusieurs siècles, ceci malgré quelques périodes difficiles.
Dans la Gaule du début du IIIe siècle av. J-C arrivent les Bituriges, celtes germains et guerriers redoutables venus du Nord de la France.
Ce sont les seuls peuples étrangers installés en Aquitaine, ils occupent Burdigala à l'emplacement actuel de Bordeaux. Ils sont près de l'estuaire là où se rencontrent deux grandes routes : celle qui relie la péninsule ibérique à l'Europe du Nord Ouest et celle qui unit la Méditerranée à l'Atlantique.
Ceci leur permet de contrôler la route de l'étain armoricain vers le monde romain, grand consommateur de ce métal. Déjà Burdigala est une place de commerce davantage tournée vers l'Atlantique que vers l'arrière pays.


source image : http://monumerique.aquitaine.fr/2011-2012/lasauque/

En 56 avant notre ère, la ville est prise par Crassus lors de l'invasion de la Gaule par César.
La domination romaine à partir du Ier siècle amène une période de prospérité.
En 43 av. J-C, les troupes romaines occupent la Bretagne ( Angleterre ), elles réclament du vin.
Les Gaulois boivent de la bière et ne cultivent pas la vigne. Les habitants de Burdigala se lancent à la conquête de ce marché et cultivent la vigne. Mais les sols sont pauvres, le climat océanique humide, les gelées précoces. On découvre en Albanie une plante adaptée au milieu aquitain, c'est le basicila, rebaptisé biturica.

Bien avant la venue des armées romaines, les Aquitains connaissent certains délices de la civilisation romaine. Les membres de l'aristocratie apprécient le vin importé d'Italie. Des négociants romains transportent le vin de Campanie vers Narbonne, puis vers Tolosa (Toulouse) puis vers Burdigala. Bordeaux s'urbanise. Le cardo et le decumanus (rue sainte-Catherine, cours de l'Intendance), les deux voies perpendiculaires au centre de la ville romaine sont tracées. Ensuite il y a un plan en damier autour de cet axe.
La ville reçoit une autonomie municipale sous l'empereur Vespasien (entre 69 et 79) et devient capitale de l'Aquitaine à la place de Saintes.
La ville s'étendait sur 120 hectares au IIIe siècle pour 25 000 habitants. On construit des aqueducs, des temples, un amphithéâtre, une curie. Il y a des voies pavées, des trottoirs, des égouts. On utilise l'eau de source, les canalisations sont en plomb.
Le forum - la place publique - est le centre de la vie municipale, il est entouré de portiques, d'une monumentale balustrade, les Piliers de Tutelle (détruits au XVIIe), surmontée d'une attique décoré de statues.

Les temples, la basilique (salle des fêtes), les thermes publics avec leurs bains de vapeur et leurs installations pour la natation et pour les sports sont très fréquentés. L'amphithéâtre, le palais Galien est imposant : 113m sur 112m , 15 000 spectateurs, construit vers 200-230.


source image : http://monumerique.aquitaine.fr/2011-2012/lasauque/

Bordeaux et sa région sont réputées pour leur douceur de vivre. Le poète Ausone (310-394 ou 395) écrit : 

Le Bordeaux est mon pays natal. Là, le ciel est doux et clément.

La gastronomie est déjà importante. Ausone, bien que consul, donne des instructions à son cuisinier : "goûte". Il aime les huîtres du Médoc, qu'on trouve jusque sur la table de l'empereur. Les huîtres et le vin de Bordeaux sont célèbres dans tout l'empire romain. Ausone mentionne aussi les moules, divers poissons (thon, perche ...), les gibiers, la viande de porc et les corbeilles de fruits. Ausone est lui-même pêcheur et chasseur. 

Au VIe siècle la région de Bordeaux est un centre de civilisation et un foyer de culture. Il y a une Université. L'auditorium a sans doute été créé à la fin du IIIe siècle. Les maîtres qui enseignent sont réputés. Les élèves viennent de tout le Sud-Ouest de la Gaule. L'Université est très fermée sur le plan social, les droits d'inscription sont élevés, malgré un système de bourses créé par l'empereur Alexandre Sévère. On va à l'Université pour monter dans la hiérarchie sociale ou exercer des fonctions administratives. La langue latine s'impose.
Au Vie siècle, l'Aquitaine compte plusieurs grands écrivains, le plus célèbre restant Ausone. Il appartient à une famille de notables. En 367, l'empereur l'appelle pour être le précepteur de son fils Gratien. Il devient consul en 379. Bien que chrétien, son inspiration est païenne. Il a une brillante carrière politique ainsi que plusieurs membres de sa famille.
C'est toujours la richesse foncière qui constitue la véritable fortune. Ausone, possédait au moins huit villas dans toute l'Aquitaine avec des territoires immenses.

Au IIIe sicèle, il y a des invasions barbares, la ville s'entoure de remparts. 
A partir de 406 les vandales envahissent l'Aquitaine et saccagent complètement les pays.


Si vous voulez connaître d'autres éléments sur le Bordeaux Antique, je vous conseille le livre de Robert ETIENNE, 1er tome de l'histoire de Bordeaux, sur le "Bordeaux Antique", 1962.

Et vous, connaissiez vous l'histoire de Burdigala, le Bordeaux Antique?
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16 juillet 2014

Jeanne d'Albret, une figure d'Aquitaine méconnue


Après Aliénor d'Aquitaine, Babette nous revient aujourd'hui pour nous parler d'une autre grande Dame de l'Histoire dont vous ne connaissez peut-être pas beaucoup de choses : Jeanne d'Albret, qui a vécu au XVIème siècle.

Nous connaissons en général le nom de Jeanne d'Albret, nous savons qu'elle est la mère de Henri IV - le roi préféré des Français et sans doute un des plus grands rois de France - , qu'elle a joué un rôle important dans son éducation, dans sa formation.
Si nous visitons Nérac, dans le Lot-et-Garonne, le château de Pau, nous savons qu'elle y a vécu plusieurs années. 

Château de Pau

J'ai voulu me renseigner davantage sur cette femme qui a joué un rôle non négligeable dans l'Histoire de notre pays. Elle est l'ancêtre commun des rois de France, de Henri IV à Charles X - qui a régné jusqu'en 1830- et des actuels rois d'Espagne. Elle a été à la fois une femme d'esprit et une femme d'action, ambitieuse.
Son père Henri d'Albret était d'une famille gasconne possédant une grande partie du Sud-Ouest (Landes, Lot-et-Garonne actuels ...). Il devient roi de Navarre. 
Sa mère, Marguerite d'Angoulême (devenue Marguerite de Navarre) est la soeur unique de François Ier. (c'est une des personnes les plus cultivées du royaume de France, écrivain, auteur de "L'Heptameron", recueil de contes. Elle appelé auprès d'elle les écrivains Marot et Ronsard, les théologiens les plus réputés d'Europe.)
Jeanne d'Albret sera leur unique enfant, donc héritière du royaume de Navarre (à la mort de son père en 1555).



Le roi de France, Henri II, lui fait épouser Antoine de Bourbon, premier prince de sang.
Dans la succession pour le royaume, il vient juste après les fils de Henri II.
Deux de leurs enfants vivront, le futur Henri IV et sa soeur Catherine, à la santé fragile. 
Antoine se convertit à la religion protestante. Jeanne d'Albret se convertira aussi quelques temps plus tard. Puis Antoine revient au catholicisme et trouve la mort en 1562 lors du siège de Rouen.
Influencée par sa mère, Jeanne est une femme très cultivée, s'entourant de nombreux théologiens.
Elle choisit des précepteurs pour son fils qui est resté à la cour.
Jeanne associe son fils à la gestion des possessions familiales. En 1569, après la mort de Condé, oncle du futur Henri IV, Henri devient le chef du parti protestant.


A partir de 1566, Jeanne reprend en main l'éducation de son fils. Elle lui donne une formation politique, lui fait faire des voyages dans ses possessions. Bordeaux
Elle instaure le calvinisme autour de Nérac et en Béarn. Elle fait visiter à Henri et sa soeur Catherine les installations de l'imprimeur - éditeur parisien le plus réputé; elle a compris l'importance de l'imprimerie, pour diffuser la parole politique et religieuse.
La santé fragile, tuberculeuse, elle meurt épuisée en juin 1572 en préparant le mariage de son fils avec Marguerite de Valois (la fameuse Reine Margot), fille du roi Henri II et soeur de Henri III.

Vous trouverez des renseignements sur Jeanne d'Albret dans le livre de François BAYROU "Henri IV, le roi libre", Flammarion 1994.
Un livre sur Jeanne d'Albret de Cazaux "Jeanne d'Albret" 1973. 
Elle nous a laissé aussi ses "Mémoires".

Et vous, que connaissiez-vous de Jeanne d'Albret ? Bordeaux
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04 juin 2014

Arcachon dans les années 1850-1900


Babette nous parle aujourd'hui de l'histoire du bassin d'Arcachon, région qu'elle connaît bien pour en être originaire ;)
Je vous laisse en découvrir un peu plus sur cette station balnéaire à part de l'Aquitaine qui a su se développer très rapidement à partir des années 1850.

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01 mai 2014

Qui était Aliénor d'Aquitaine ?



Aujourd'hui, Babette nous parle d'Aliénor d’Aquitaine, une reine du Moyen Age exceptionnelle. Tout Bordelais et Aquitain a déjà entendu parlé de cette femme, mais que savez-vous vraiment sur elle ?
Il est temps d'en découvrir plus sur cette Reine du XIIème siècle.
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08 avril 2014

Les peintres paysagistes anglais

Aujourd'hui Babette souhaite nous parler peinture. Mais elle va nous faire découvrir des peintres dont on parle peu, les peintres anglais. Ces peintres ont réalisé de magnifiques paysages dans leurs tableaux, notamment de la trop peu connue campagne anglaise, pourtant superbe. Vous avez peut-être vu certains de ces tableaux lors d'un de vos voyages à Londres, si vous êtes allés à la National Gallery.
Je vous laisse découvrir cela en images avec ce que nous en dit Babette.

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06 mars 2014

Madame de Staël - Michel Winock

michel winock

Babette nous revient aujourd'hui pour nous parler littérature. 
Elle nous présente en effet un livre qui a reçu le prix Goncourt de la biographie en 2010.
Il s'agit d'une biographie sur Madame de Staël, une femme surprenante et moderne, baronne et romancière française, écrite pas Michel WINOCK, grand historien, que vous connaissez peut-être via ses articles dans le journal SUD-OUEST.


Je vous laisse en découvrir un peu plus sur cette personnalité historique féminine et sur son avis sur cette biographie.
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11 février 2014

Ces morceaux de musique classique que l'on entend dans les films & pubs

Je vous retrouve aujourd'hui avec un nouvel article de la rubrique Les Chroniques de Babette !
Ce mois-ci Babette nous parle de ces morceaux de musique classique que nous connaissons tous sans le savoir, car on les a entendu dans de nombreux films !
Je vous laisse découvrir ce que nous apprend Babette sur ceux-ci.
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05 janvier 2014

Le Grand Coeur - Jean-Christophe Rufin

Petite annonce avant d'entrer dans le vif du sujet : 
Je souhaite une très belle année 2014 à tous en espérant que tout ce que vous souhaitez se réalise cette année :)
Et je vous souhaite une santé de fer ainsi qu'à vos proches :)

Afin de bien commencer l'année sur My Trends, une nouvelle rubrique fait son apparition avec la contribution d'une nouvelle guest-author,  il s'agit des Chroniques de Babette !
Babette nous fera partager son avis sur ses lectures du moment et étant passionnée d'Histoire, elle nous fera découvrir quelques éléments de l'Histoire de Bordeaux alors restez connectés ;)

Pour ce jour, Babette nous parle d'un livre qu'elle avait découvert via Sud-Ouest, il s'agit d'un ouvrage de Jean-Christophe RUFIN, Le Grand Coeur.

Jean-Christophe Rufin


Je vous laisse découvrir son avis :)

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